Iris composant La Duchère | Population 2009 (Insee) |
Sauvegarde | 2 705 |
Balmont le Fort | 1 103 |
Balmont Est | 1 918 |
Plateau | 1 457 |
Château | 2 022 |
Quelle distribution des habitants vivant en logements sociaux ?
Pour la majorité des groupes, ce sont les iris Sauvegarde et Château (avis basés sur les publics fréquentant les équipements, sur les typologies de logements présents dans ces deux secteurs, sur le nombre de demandes d’aides,au regard des tailles de groupes scolaires, les fratries qu’on y repère…):
Indicateur familles nombreuses de 3 enfants et plus (Remarque : l'indicateur actuel est celui des familles de plus de 3 enfants, auparavant, c'était celui des familles de plus de 4 enfants) :
- Nombre familles de 3 enfants et plus
- Part des familles de 3 enfants et plus dans l'ensemble des familles
Retour des groupes : moins d’homogénéité dans les avis que pour la première question : la définition des « jeunes » ne fait pas consensus (débats sur la définition de ‘jeunes’ et ‘enfants’). Sont cités Sauvegarde (au regard du nombre d’inscrits auprès de la prévention spécialisée, et à la maison d’enfance), Château, Plateau (avec notamment la présence du lycée de la Martinière) ;la visibilité des jeunes dans l’espace public est évoquée. Il est aussi question de la présence ou non d’enfants dans les nouvelles constructions.
Indicateur observé : les moins de 15 ans
En volume, la Sauvegarde apparaît immédiatement comme prépondérante par rapport aux autres IRIS : 721 habitants de moins de 15 ans (355 au Château).
En pourcentage, ce qui traduit le poids de la jeunesse dans la population, le Plateau présente un visage plus jeune (27.93% de la population y a moins de 15 ans). A titre indicatif, la part est de 26.65% pour la Sauvegarde et 19.76% pour Balmont le Fort.
Indicateur complémentaire : la jeunesse fragile , qui peut présenter un certain désavantage culturel : « les moins de 15 ans en logement social dont la personne référente du ménage n’a aucun diplôme »
La Sauvegarde présente le volume le plus important de tous les IRIS Lyonnais (298 enfants concernés, 143 au Château). Certains territoires lyonnais ne connaissent quasiment pas ce type de situation.
Indicateur complémentaire : les 16-20 ans vivant en logement social
Là encore la Sauvegarde est l’Iris de la Duchère et de Lyon le plus important en volume (210 jeunes, 81 au Château).
Indicateur complémentaire : les 16-20 ans vivant en logement social et non scolarisés
Le même constat est fait : la Sauvegarde ressort de manière importante (74 jeunes), ainsi que le quartier de Mermoz dans le 8e (65 sur LATARGET-MERMOZ ) Phénomène massif, atypique et caractérisant le territoire. Il existe un lien entre cet indicateur et la visibilité des jeunes dans l’espace public.
En pourcentage ( Part des 16-20 ans HLM non scolarisés ), le Château et Balmont Est ressortent aussi de façon importante : 35% des jeunes de 16-20 ans vivant en logement social à la Sauvegarde, au Château et à Balmont ESt ne sont pas scolarisés.
Retour des groupes : selon les groupes, l’ensemble des Iris ressortent ; le lien avec les logements est parfois fait : plus de personnes âgées dans les copropriétés privées, mais aussi, beaucoup de personnes âgées parmi les personnes à reloger dans les immeubles de logement social. L’âge ne fait pas consensus : plus de 60 ans ? plus de 70 ans ?
Indicateur : les 65 ans et plus
A noter : pour être rigoureux il faudrait faire varier cet âge selon la CSP, car l’espérance de vie est de 10 ans supérieure pour un cadre par rapport à un ouvrier.
En volume, le Château ressort en tête (393 habitants), devant Balmont Est (350), puis la Sauvegarde (320).
En pourcentage, à Balmont Est il existe un équilibre entre les plus jeunes et les plus âgés, (respectivement 320 moins de 15 ans et 350 plus de 65 ans - 18.24%) alors qu’au Château, les plus anciens se révèlent plus fortement présents (19.43% de la population).
Retour des groupes : Château et Sauvegarde ressortent fortement, pour plusieurs raisons : nombre d’inscrits aux resto du cœur, revenus, déscolarisation, inscrits aux cours d’alphabétisation, nombre d’élèves boursiers… Pour le Château, sont cités également les nombreux relogements et l’état du bâti.
=> éclairage complémentaire avec le nombre de relogés au Château : sur les 246 ménages de la barre 230 de l’Opac du Rhône relogés à fin mars 2013, seuls 4 ménages ont été relogés au Château, et ceci à leur demande. Depuis 2003, 44 relogements au Château sur près de 1500 ménages relogés.
Il est difficile de définir la pauvreté : les revenus révèlent autre chose que la pauvreté monétaire, les revenus fiscaux n’informent pas des revenus réels (puisqu’ils ne prennent pas en compte le travail au noir, les revenus illégaux, ni les aides sociales), en revanche ils parlent d’autonomie. Les indicateurs s'appuyant sur le revenu fiscal doivent donc bien s'entendre comme des indicateurs d'autonomie et non uniquement comme la qualification d'une pauvreté monétaire.
Indicateur : le revenu fiscal par unité de consommation du 1er décile , soit les 10% les plus pauvres
(unité de consommation : un adulte =1, deuxième adulte = 0,5, et 0,3 /enfant, c’est à dire pour un couple + 2 enfants = 2,1)
L’analyse en volume montre des variations fortes sur la ville de Lyon, ce qui veut dire que la pauvreté n’est pas la même partout. Ainsi l’Iris lyonnais pour lequel ce revenu, des 10% les plus pauvres, est le plus élevé de l'ensemble des iris lyonnais présente un revenu de 14 708 euros/an/unité de consommation.
Avec l'évolution, entre 2004 et 2009, on observe des dynamiques différentes selon les territoires :A la Sauvegarde ce revenu des 10% les plus pauvres est de 1 277 euros/an/unité de consommation. C’est le plus bas de la ville de Lyon. Au Plateau et au Château, ce revenu double (2 095 au Château et 2 539 au Plateau, ce qui demeure excessivement bas). A Balmont Est, il se monte à 7 498 euros.
- le revenu augmente très légèrement à la Sauvegarde ;
- il augmente plus fortement au Plateau (mais le revenu initial était particulièrement bas, il était au niveau des secteurs les plus pauvres de la Seine St Denis)
- en revanche il diminue au Château, ce qui explique le sentiment des acteurs de la paupérisation du Château.
Indicateur complémentaire : part des allocataires CAF dont plus de 50% des revenus sont des aides sociales
La Sauvegarde ressort en tête (38% des allocataires ont des revenus issus à plus de 50% des aides sociales), puis vient Balmont le Fort (31,5%), puis Plateau (28.34%) et Château (37.31 %). Balmont Est avec 21.66% est le seul Iris de la Duchère à ne pas être dans le quantile des part les plus élevées d'allocataires dont plus de 50% des revenus sont des aides sociales à Lyon.
Indicateur complémentaire : part des allocataires CAF dont 100% des revenus sont des aides sociales
La Sauvegarde ressort fortement avec 19.59% d'allocataires CAF dont 100ù des revenus sont des aides sociales. Pour tous les Iris de la Duchère, à l'exception de Balmont Est (12.27%), la proportion est supérieure à 14%, dans le quantile le plus élevé de Lyon (marron foncé).
Retour des groupes : Sauvegarde et Château ressortent davantage ; ces avis reposent sur beaucoup de ressenti, sur la visibilité dans l’espace public (est citée la présence de la mosquée) ; des participants relatent le ressenti de certains jeunes qui sont français de nationalité mais qui ne se présentent pas ainsi.
Indicateur : nombre d’étrangers
Définition Insee : Étranger [1]
Un étranger est une personne qui réside en France et ne possède pas la nationalité française, soit qu'elle possède une autre nationalité (à titre exclusif), soit qu'elle n'en ait aucune (c'est le cas des personnes apatrides). Les personnes de nationalité française possédant une autre nationalité (ou plusieurs) sont considérées en France comme françaises. Un étranger n'est pas forcément immigré, il peut être né en France (les mineurs notamment).Remarque
A la différence de celle d'immigré, la qualité d'étranger ne perdure pas toujours tout au long de la vie: on peut, sous réserve que la législation en vigueur le permette, devenir français par acquisition.
La ville de Lyon est une ville d’accueil de parcours migratoires. En volume, les quartiers anciens du centre ville ressortent de façon importante,ainsi que la Doua (étudiants étrangers).En pourcentage, la part des étrangers à la Sauvegarde est bien plus importante (24%) qu’au Château (14%).
Indicateur complémentaire : nombre d’immigrés
Définition Insee : Immigré [2]
Selon la définition adoptée parle Haut Conseil à l'Intégration, un immigré est une personne née étrangère àl'étranger et résidant en France . Les personnes nées françaises à l'étranger etvivant en France ne sont donc pas comptabilisées. À l'inverse, certainsimmigrés ont pu devenir français, les autres restant étrangers. Les populationsétrangère et immigrée ne se confondent pas totalement : un immigré n'est pas nécessairementétranger et réciproquement, certains étrangers sont nés en France(essentiellement des mineurs). La qualité d'immigré est permanente : unindividu continue à appartenir à la population immigrée même s'il devient français paracquisition. C'est le pays de naissance, et non la nationalité à la naissance,qui définit l'origine géographique d'un immigré.
Là encore, la Sauvegarde (34%) présente une proportion relativement plus élevée que les autres secteurs de la Duchère (Plateau : 29%, Balmont leFort : 27%, Château 24%).
Question 6 : Quel est le secteur pour lequel il existe un fort sentiment d’attachement ?
Retour des groupes : retours hétérogènes car l’attachement des habitants est difficile à évaluer pour les professionnels :
- Balmont Est a été cité pour l’attachement supposé des copropriétaires à leur cadre de vie,
- Plateau a été cité pour l’attachement des habitants constaté au moment du relogement, mais également pour l’attachement que les nouveaux habitants doivent éprouver suite à leur investissement (achat d’appartement) : avis non partagé,
- Château est cité en raison de l’attachement des anciens malgré les problèmes actuels d’insécurité ;en revanche est souligné un moindre attachement chez les habitants arrivés plus récemment,
- Sauvegarde a été cité notamment en raison d’une perception de fierté d’appartenance proclamée par la jeunesse.
Retour des groupes : Château et Sauvegarde font la quasi unanimité, avec une intensité particulière pour le Château (visibilité des trafics, de la police,agressions, demande de changement de logements).
Indicateurs : voir la présentation jointe des résultats de l’Enquête Ecoute Habitants.
Réactions dans la salle : les participants indiquent qu’ils sentent que ces chiffres du sentiment d’insécurité au Château vont encore progresser en 2013. Cette situation ne s’explique pas tant par le profil de la population, mais plutôt par la configuration des lieux qui a permis le développement d’un trafic important.
ConclusionChristophe Mérigot, directeur adjoint de la Mission Lyon la Duchère remercie les participants pour leur présence et la qualité des échanges.
Il évoque les difficultés d’une concertation dans le cadre de l’étude urbaine SauvegardeChâteau en raison du calendrier pré-électoral qui interdit certaines actions dela part de l’équipe municipale sortante.
Néanmoins,au cours du mois de juin 2013, deux réunions, une sur le Château et l’autre sur la Sauvegarde, pourront réunir les acteurs et les associations d’habitants autour du prestataire en charge de l’étude, pour contribuer au diagnostic.
Afin de préparer ces réunions, la Mission Lyon la Duchère proposera une grille de questionnements sur chacun des secteurs : les structures et associations du quartier pourront s’en saisir pour faire remonter des remarques sur le fonctionnement de la Sauvegarde et du Château.
Christophe Mérigot indique également que cette séance de travail sur les indicateurs socio-démographiques du quartier permet aussi de poursuivre les réflexions engagées dans le PST dans la perspective de la formalisation d’un contrat de ville nouvelle génération.
[2] Source : http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=definitions/liste-definitions.htm